Certains produits très largement utilisés sont jugés cancérogène, probablement cancérogène ou peut-être cancérogène. Selon le Circ, la viande carnée transformée serait plus cancérogène que le glyphosate, agent du désherbant révolutionnaire de Monsanto. Que faut-il penser de ces évaluations et quelle conduite adopter face à ces informations très médiatisées ?
Un classement scientifique contre le cancer
Le CIrc, Centre Internationale de Recherche contre le cancer, a étudié près de 900 agents durant près de 45 ans qu’il a classé dans 5 catégories différentes : cancérogène, probablement cancérogène, peut-être cancérogène, inclassable, peut-être pas cancérogène. Pour chaque agent, une monographie détaillée renseigne les conditions d’étude et les risques. C’est un comité de scientifiques qui examine soigneusement les études mis à disposition dans la littérature pour juger du lien entre un agent et les cancers. Ces études sont de grandes qualités mais les extrapolations parfois faite sont à manier avec précaution.
Les conditions de survenue cancérogène
Ce n’est pas une nouveauté de dire que tout excès nuit en tout. La consommation excessive ou le contact fréquent de produits irritants est un facteur de survenue des cancers. Le tabac, dont on sait qu’il est cancérogène est un bon exemple. D’après le Circ, la consommation importante de viande carnée transformée provoquerait une augmentation des chances de développer un cancer du côlon. Les conditions de cuisson de la viande rouge (directement sur la flamme comme au barbecue) auraient également un rôle dans la survenue de cancer. Mais ce n’est pas parce que nous faisons un barbecue ou respirons la fumée d’une cigarette que nous allons « attraper » un cancer ! C’est l’excès qui viendrait à bout des défenses naturelles de notre corps.
Que penser de ces agents testés ?
Nul ne doute qu’un produit classé dans les groupes 1, 2A et 2B engendre un risque de cancer. Travaillons à limiter au maximum les contacts ou la consommation avec les produits du groupe 1. Restons plus modéré dans le contact ou la consommation des produits des groupes 2. Par ailleurs, les pouvoirs publics doivent travailler à stopper les consommations de produits dangereux du groupe 1, comme les campagnes anti-tabac du mois de novembre et diminuer la présence de ceux des autres groupes. Il ne s’agit pas d’interdire mais de proposer des alternatives tout aussi efficaces afin d’entraîner une diminution naturelle et évidente de ces agents.
Notre corps est résistant et dispose de nombreuses défenses. Mais l’excès de certains agents entraînent une augmentation du risque de cancer, renforcé par notre mode de vie. Le Circ fournit une base indéniable de travail pour la protection des populations. Basée à Lyon, cette agence indépendante et internationale agit également en prévention dans l’intérêt de notre santé : réduction du tabagisme, développement de vaccin, …
https://www.iarc.fr/fr/about/index.php
http://www.cancer-environnement.fr/478-Classification-des-substances-cancerogenes.ce.aspx
Dr Xavier MOSNIER-THOUMAS